LÉA TROMMENSCHLAGER, ARTISTE FIDÈLE DU FESTIVAL

Académie Au festival Publié le 24/07/2014
Léa Tromenschlager, lors de la master class publique de la résidence “De l’interprétation à l’incarnation” avec Waltraud Meier
© (2014 – photo Vincent Beaume)

La soprano Léa Trommenschlager est une artiste fidèle du Festival d’Aix-en-Provence, auquel elle participe tous les étés depuis 2011. Elle nous présente ses riches expériences aixoises et le concert de clôture avec l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée et Alain Altinoglu à la baguette.

Vous êtes venue à de très nombreuses reprises au Festival depuis 2011, vous êtes un peu chez vous ici à Aix-en-Provence !

C’est vrai que j’ai la chance de venir très régulièrement. Ma toute première rencontre avec le Festival remonte aux auditions que j’avais passées avec Alain Perroux, le conseiller artistique, à Berlin. J’ai ensuite participé à l’Académie européenne de musique en 2011, pour une résidence autour de la musique contemporaine : j’ai relevé le défi de chanter Sibylle de Maurice Ohana, une pièce avec de très nombreuses percussions. Nous avons aussi créé à cette occasion une œuvre contemporaine, Madaann [Métaux] de Zad Moultaka.

Suite à cette expérience, j’ai été choisie comme lauréate HSCB de l’Académie, ce qui m’a donné l’occasion de me produire lors de nombreux concerts. Un nouveau projet est ensuite né avec le baryton Damien Pass, le metteur en scène Jean Bellorini et le comédien Jacques Hadjaje, autour de la correspondance d’Erik Satie. Avec cette belle équipe, nous avons beaucoup repris ce spectacle en tournée, à l’Opéra de Toulon, à Metz, à Bruxelles, etc. Damien m’a aussi initiée au répertoire de la comédie musicale, que je ne connaissais pas du tout à l’époque et que j’apprécie beaucoup aujourd’hui !

En 2013, j’ai participé à une semaine d’ateliers dans le cadre de la résidence Opéra en Création avec le compositeur Arthur Lavandier, le chef d’orchestre Maxime Pascal et le dramaturge Federico Flamminio. Cette semaine de travail a été fantastique : nous avons profité d’un moment d’expérimentation unique, en dehors du temps de production classique, plus contraint et normé. La présentation finale du travail, à la fin de la semaine, a donné de la cohérence et une direction au projet.

Enfin, cette année, je suis venue à trois reprises à Aix-en-Provence : pour un concert des Lauréats HSBC dans le cadre du Festival d’Aix en JUIN, dans ce lieu magique qu’est l’Hôtel Maynier d’Oppède ; pour la résidence « de l’interprétation à l’incarnation » avec la grande Waltraud Meier ; et fin juillet pour le concert avec l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée.

Qu’avez-vous retenu de ces différentes expériences à Aix-en-Provence ?

J’ai eu cette chance incroyable que l’Académie me fasse confiance et me permette de chanter ces différentes pièces contemporaines. Les liens entre l’Académie européenne de musique et le Festival sont très précieux et permettent de nouer des partenariats avec des artistes sur plusieurs années. J’ai pu m’exprimer dans des répertoires très différents, que je connaissais déjà ou dans lesquels je débutais. Il est très courageux de la part d’une grande institution de ne pas nous enfermer dans un style ou un répertoire, c’est une marque de confiance et une grande chance pour les artistes. Pour ma part, je suis attirée aussi bien par l’opéra que par le théâtre musical, le récital avec piano ou avec orchestre. J’ai donc beaucoup de gratitude d’avoir eu de telles opportunités.

Vous allez participer aux concerts de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée sous la direction d’Alain Altinoglu. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce projet ?

L’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée est un projet d’une force incroyable, surtout en ce moment. On peut parfois avoir l’impression que faire de la musique nous déconnecte du reste du monde. Or avec cet orchestre, nous réalisons que les artistes ne font pas abstraction des contingences quotidiennes, de la politique et des conflits : la musique nous rassemble tous et il n’est même pas nécessaire de parler la même langue pour participer à un projet commun ! J’ai aussi des origines méditerranéennes et ce projet me touche beaucoup. Pour ce concert, j’ai la chance immense de chanter les quatre derniers Lieder de Richard Strauss, un mythe ! Ce répertoire me fait vibrer et ma voix reconnaît comme une famille dans ce genre d’œuvres. Enfin, la rencontre humaine et artistique avec Alain Altinoglu est très précieuse. Il est extrêmement talentueux et sait mettre son talent au service des jeunes artistes, c’est une qualité rare !

Pour mieux vous connaître…

La ville où je désirerais vivre ? Berlin – j’y vis déjà !

Mon occupation préférée ? Aller au cinéma

La couleur que je préfère ? Le bleu

Ce que je déteste par-dessus tout ? L’hypocrisie

Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ? Leur présence et leur fidélité !

Mon principal défaut ? Têtue

Ce que je voudrais être ? Être une femme qui chante, et pas seulement une chanteuse : je ne veux pas passer à côté de ma vie privée !

Mon auteur préféré ? Virginia Woolf

Mon héros de fiction ? Sherlock Holmes

Mes compositeurs préférés ? Jean-Sébastien Bach, par-dessus tout, Georg Friedrich Haendel, Richard Strauss, Giuseppe Verdi, Benjamin Britten, François Couperin et Richard Wagner, mais il y en aurait tellement d’autres à ajouter !

Propos recueillis le 22 juillet 2014 par Pauline Lambert

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